Textes

Il faut que la profondeur, accompagnée de ses divines sœurs, la beauté, la joie, la liberté… , se dévoile à la fin. Tel est le but. Pour avancer vers lui, je dispose de ces deux instruments que sont le dessin et l’écriture. En ce qui concerne cette dernière, il s’agit plus précisément de la prose poétique, seule capable à mon avis d’épouser la fluidité, l’ondoiement, la musicalité, l’imprévisibilité et la complexité enchanteresse (ou, cela revient au même, la simplicité envoûtante) de cette part de moi-même qui s’accorde à l’infini.

 Journal 1996

On ne peut écrire, au sens fort d’écrire, sans que brûle en nous une interrogation si vive qu’elle nous transforme alors même qu’aucune réponse n’est apportée Les mots sur la page sont le produit de cette transformation Ils en sont aussi la cause, car, quand je commence à écrire, je ne sais pas ce qui va brûler en moi Je le découvre au fur et à mesure de l’écriture L’interrogation, dans sa vivacité, naît des mots, puis rejaillit sur eux, les façonne, en un double mouvement 

(ainsi, écrire ressemble à naître Oui, l’écriture est une incessante naissance)

 Quand tu écris « oiseau », rien qu’ « oiseau », imagine quel oiseau bariolé se met à respirer en toi, te brûle les poumons

 Texte écrit en 2000 et publié dans L’Aile pourpre, p. 38-39

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