Oiseaux
« mère, mère, » dit l’enfant, « regarde, j’ai trouvé un grand oiseau » Et en effet, il tenait dans ses mains un oiseau aux plumes multicolores que le vent faisait onduler comme les vagues de la mer Sa tête étroite, dure et tendre à la fois, était parée d’yeux oranges si grands et d’un éclat si intense qu’on aurait dit des êtres en soi, autonomes, souverains L’enfant le tenait comme on tient une coupe cérémonielle – mais celle-ci était vivante et pleine d’une grâce farouche La mère le regarda longtemps en silence, puis demanda quel était son nom « La Parole, » répondit l’enfant
(Ici pépie le coeur de l’oiseau-mouche, p. 65)