Visages

Nicolas Dieterlé a dessiné ou peint d’innombrables visages :  visages rêveurs ou méditatifs, visages tourmentés, parfois défigurés, visages énigmatiques, visages habités…

Pensées – 50 x60 cm – encre de chine

Si tous nous étions pleinement attentifs, il n’y aurait plus de violence en ce monde. Car l’attention s’élève au-dessus de la violence. L’attention est amour, don du coeur. La violence veut forcer les choses, les faire rentrer dans un moule, tandis que l’attention est prise en compte de la singularité de chaque chose, chaque être. L’oeil qui contemple, sans porter de jugement, le visage le plus ingrat exulte en dépit de tout car il sait bien que chaque visage est un miracle. (Journal mars 96)

Dessinant un visage, je le caresse en même temps.
Mes dessins sont faits d’une profusion de caresses.
(Journal mai 1996)

Visages, visages, vous êtes les lampes d’où ruisselle la lumière de l’invisible.
(Journal mai 1996)

 

Les fils de la force – 36 x 30 cm – encre de chine

Visage sur fond jaune – 30 x 65 cm – encre/aquarelle

Y-a-t-il des visages faits de telle façon qu’on a, à les contempler, le sentiment à la fois d’un dépaysement et d’une proximité infinie ? Y a-t-il des visages comme des paysages ? Des visages comme des portes, des ouvertures ? Et certains yeux bleus … ne sont-ils pas des lacs, de profonds lacs aériens, où toute distinction s’abîme, dans l’absolu d’un regard ?

L’âme des hommes est située à la périphérie proche du visage. Elle est comme un halo qui l’entoure, l’enveloppe subtilement. Ou encore comme un fanal que le visage porte au-devant de lui, dans le seul but peut-être d’éclairer sa traversée de l’inconnu…
Car entre l’âme de la terre et celle des humains, il y a une parenté qui ne se laisse pas détruire, même au sein de la pire des désolations, même quand tombent d’un ciel bouché les terribles flocons de l’hiver de l’esprit. Notre âme est la soeur jumelle de l’âme de la terre, en elles coulent un sang céleste et leur tâche est commune : révéler l’invisible. Telle est la conclusion de celui qui a vu.
(Journal, décembre 1995) 
   

 

Portrait de jeune-homme – 54 x 40 cm encre et aquarelle

 

L’oeil et la bouche -43 x 60 cm – encre/aquarelle

 

Rêve d’envol – 56 x 42 cm – technique mixte

 

Visage – 44 x 32 cm – technique mixte


A force de vivre avec un masque, j’ai fini par le prendre pour mon vrai visage. Quand retrouverai-je mon vrai visage ?
Quand je souffre, c’est par ce masque ; quand je prends du plaisir, c’est par lui également. Je ne veux ni souffrance, ni plaisir, mais mon vrai visage. 
(notes sans date)

 

 

 

 

Il faut absolument que je rejoigne mon centre, mon Visage. Car sinon je suis dépossédé de tout. Je crois posséder, mais c’est une illusion. Tant que je n’habiterai pas mon centre, tant que mon Visage ne se lèvera pas du fond de moi-même comme une aube, je serai voué à la dispersion et ma vie se fragmentera en poussières que le vent soulèvera indéfiniment, comme un pollen absurde.
(Journal avril 1996)Le masque est dureté, pétrification haineuse, fossile des mers meurtrières et archaïques. Le visage est douceur, transparence, foule en joie, unique soleil sur les eaux. (Journal août 1996)

 

55 x 64 cm – encre/aquarelle

 

 » la lune courant dans les branches comme un œil égaré à la recherche d’un visage » (Journal 1999)

 

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