Oreilles
Une journée grise et pleine de fines rumeurs apportées par le vent. Voici ce qu’elles me disent, ces rumeurs :« toute existence est heureuse pourvu qu’elle soit vouée à la louange ; le malheur consiste en la dépréciation. » Tu ferais bien de les écouter, toi qui trop souvent rumine des amertumes absurdes. Sache que le vent lui-même est louange, et ce qu’il chante dans les feuillages du monde n’a de fin qu’en Dieu.
(Journal 1996)
les feuilles mortes sont des oreilles collées à la terre qui écoutent de toutes leurs forces la rumeur d’en dessous
(Journal 1999)