La pierre et l'oiseau

comme un poisson, je glisse en ondulant dans l’eau des Symboles
(Journal 1999)

De même tel instant, né de la rencontre furtive de mon regard
et de l’oiseau qui rapidement se pose sur la haie,
dans un vif bruissement d’ailes,
puis repart aussitôt, un insecte dans le bec,
tel instant est délivré, comme par grâce,
de la course haletante du temps
(ainsi un poisson perce-t-il vivement l’écran des eaux fuyantes)

et peut déployer pleinement sa sphère étincelante
qui brille ensuite dans le souvenir avec un éclat (presque) inaltéré
(Journal 1999)

Cette nuit, dans mon lit, je me sentais vide, comme un grand coffre de bois très clair,
et Il m’emplissait.
C’était merveilleux d’être habité de cette manière-là,
comme si j’avais été un océan où ondulait un immense et unique poisson. (Journal 1995)