Pieds
Mais bientôt l’immobilité ne m’était plus supportable, et j’entreprenais à tâtons, remuant comme un crabe, l’exploration du rocher. C’était d’ailleurs davantage une tentative de dialogue qu’une exploration, et j’usais de mes mains et de mes pieds, de mes genoux, de mon ventre, comme de moyens oratoires destinés à me faire entendre du grand cœur retranché dans la pierre.
(Afrique et autres récits – extrait de Le rocher)
Quant à la terre, verte et rouge, immense et souple, elle ne faisait qu’un avec mon pied nu et chacun de mes pas renouvelait notre alliance. Ainsi, arpentant telle piste, j’en déchiffrais la large écriture faite de bosses, de trous, de cailloux épars et de branches, de mes seuls pieds amoureusement savants.
(Afrique et autres récits – extrait de La demeure)

« le pêcheur de forces »
56 x 40 cm – crayon
écrire, c’est parfois
comme se suspendre à un ballon
pour visiter des volcans du bout des pieds
(Ici pépie le cœur de l’oiseau-mouche)