Ciel et terre

 

 

 

La vérité est une chute de neige illuminatrice, une impalpable poussière d’or qui se meut entre ciel et terre. (Notes sans date)

 

 

 

 

 

 

L’annonce

 Pour être heureux, il faut être détaché, comme un ballon que rien ne retient et qui file entre ciel et terre. Ses passagers peuvent ainsi contempler de haut le spectacle de la terre éternelle, dans ses chatoiements et ses irisations. (Journal 24.09.94)

L’Arche

 

« Le haut pays de connaissance »

 

Plus j’avance dans mes lectures et dans la connaissance de moi-même, et plus je prends conscience de mon appartenance à une tradition spirituelle pour qui « la beauté est la vérité » ; l’Imagination est une conscience supérieure, métaphysique ; la nature est une théophanie ; le « haut » et le « bas » correspondent. D’une certaine façon, j’ai toujours su tout cela, je n’ai même cessé, depuis mon adolescence, de penser en ces termes (plus ou moins consciemment), il me manquait juste de découvrir la tradition dont ils forment les moellons indestructibles. (Carnet spirituel 1999)

Armé de ma faux, j’ai pénétré dans l’amas d’herbes ruisselant de lumière J’avais l’impression d’aller à la rencontre d’un géant blond, issu de la terre, et enchainé par mille lanières que ma faux, avec une cruauté compatissante, coupait en morceaux Ceux-ci faisaient derrière moi comme un tendre sillage C’était si beau d’être ainsi, debout, tel un gladiateur, mais sans intention de détruire, plutôt de délivrer, face au double soleil du ciel et de la terre, avec dans les yeux l’écume de la satiété Plus j’avançais et plus le géant blond, à mesure que je le désentravais, croissait en puissance et en lumière, mais sans que cela me pèse, car lui et moi étions de la même fratrie et rien de ce qu’il faisait ne pouvait me nuire. (L’Aile pourpre, p.35-36)

pris dans le doux, le merveilleux mouvement ascensionnel de la Beauté, je contemple les flocons qui dansent entre ciel et terre Ils sont peu nombreux et ressemblent au pollen qui divague sans fin dans les prés au printemps Ainsi, au coeur même de l’hiver, se montrent, à qui sait voir (c’est-à-dire imaginer), les signes impalpables et dorés d’une grâce intemporelle, que rien ne peut retenir, figer, et qui s’écoule sans cesse dans l’espace même qu’elle crée à mesure qu’elle se déploie (comme une main enfilant éternellement un gant démesuré, à qui elle donne forme et dignité)
(Ici pépie le coeur de l’oiseau mouche, p.36)

 Nuages tels des chevaux, vous arpentez en tournoyant les plages du ciel, l’arène de la joie, sans vous douter qu’en dessous de vous, croît l’enfant de douleur, le supplicié, qui veut vous rejoindre, et y arrive insensiblement Il n’y a de joie que dans la liberté du ciel, parmi les anges de la connaissance(Ici pépie le coeur de l’oiseau mouche, p.55)

 

« Où qu’il aille, l’ange habite les cimes transparentes de la joie »

                            

 

 

 

 

 

Dans le ciel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le funambule

 

 

 

 

 

 

 

Qu’est-ce que la poésie ? La joie d’aller sur la corde raide
tendue entre ciel et terre, entre nature et monde
Un métier essentiellement funambulesque
(L’Aile pourpre, p.28)

 

 

 

 

 


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