Poèmes lus lors de la rencontre du 13 mars 2014- Jean-Claude Morera
Insolite
Sur un dessin de Nicolas Dieterlé
Si j’avais des antennes et que j’errais dans la campagne
pourrais-je être vraiment perdu ?
Je demanderais aux arbres mon chemin
et ils me répondraient aimablement.
Parce qu’ils voient plus loin.
Si j’avais des antennes
Je pourrais savoir ce que pensent les oiseaux.
j’entendrais les conversations des étoiles
entre elles.
De temps en temps,
j’ausculterais le monde
Pour prendre des ses nouvelles.
Je fleureterais avec les sauterelles, peut-être…
Je communiquerais avec d’autres êtres avec et sans antenne.
tous ensemble et un par un, sans désemparer.
Ainsi, je saurais en permanence que je ne suis ni meilleur ni plus fort,
ni moins digne
Simplement je bouge et je sais.
Voila : un habitant simplement parmi tant d’autres de ces mondes
avec un monde en moi.
Mais qu’est-ce qui m’en empêche ?
Peut-être suffit-il de se taire.
Sur une estampe de Claudia Carlisky
Le flambeau
Une femme éclaire la nuit.
Phosphorescente torche
.Et son regard défie
des roches qui parlent et qui somment.
Ses seins dévoilés
Mais je vois tout d’abord la nuit,
la nuit sombre et pleine d’envies
sombre et pleine de vies.
Sur une acrylique de Raphaëlle Boutié,
Projection 21
Qui se repaît de ce monde ?
Les pétales du bonheur sur son œil
annoncent de nouveaux changements
Des montagnes piaffent
Une mer les calme en flattant leur encolure
Dans le ciel vivant,
La lumière se livre
majestueusement.
Qui se repaît de ce monde ?
La terre est faite de son même sang.
Ou bien n’est-ce que le vouloir du soleil qui se cache
derrière son éclat ?
La force du désir emplit de ses couleurs le monde
et nos artères de son azur.
Je gravis la montagne de ma joie,
je nage dans l’écume de notre amour,
nous glissons sur les vagues du temps :
Terre ferme nous marchons dans ta puissance.
Jean-Claude Morera
Le 13 mars 2014