Doubles et dédoublement…

 

  Un jour, le Grand D., qui était un jeune homme tout à fait ordinaire, quoiqu’un peu fantasque, décida de se livrer à une occupation étrange, que l’on pouvait à bon droit qualifier de maniaque : inspirant de l’air dans ses poumons, il le rejeta vigoureusement et largement hors de lui, afin de composer dans les airs une figure qui n’était autre qu’un double de la sienne, mais distendue, ballonnée, véritable reflet ectoplasmique de la personnalité du Grand D.
(début d’un récit inédit)

 

 Il y a en moi une voix qui me hait. Je ne sais pas d’où elle provient. Cela fait en moi, parfois, une clameur qui me vrille. Cela me hante, me disperse, m’accule. Peut-être est-ce cela que je porte depuis des années, sans le savoir.
Et puis il y a cette pureté, qui est tout aussi énigmatique. Ce butin royal. Cette gratuité magnifique.
En moi cette haine et cette clarté entrecroisent leurs rayons contradictoires et je suis perdu dans cette confusion.

(Journal, mai 1995)

 

Cerf aux deux visages

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Chien blanc, chien noir

                                                

            

"chien confronté à son masque suspendu"

Confrontation

                                                     
                                                                                                                               
                                                                                                                                                          

 Je suis, il faut bien le dire, fasciné par ma double nature : à la fois homme et femme. Il y a en moi une Kathleen Raine, une Emily Dickinson, une Anaïs Nin, non pas ensommeillée, mais vivante, ardente, et qui se meut largement. Cette fluidité de mon être profond, sa passivité qui attire les foudres fécondantes, sa sensibilité aux éléments naturels (particulièrement à l’élément eau), tout cela relève de ma féminité. Ma féminité cachée est aussi réelle que ma masculinité manifestée. Cette androgynie est une richesse.
(Journal, novembre 1996)

 

                                                                                                                                                    

femme rêvant

« Car je fus, pendant un temps, garçon et fille, arbre et oiseau, et poisson muet dans la mer » (Empédocle). Pourquoi cette phrase me touche-t-elle tant ? Parce je crois profondément à l’unité de toutes les formes, qu’elles soient animées ou inanimées. Chacun de nous n’est-il pas la somme éphémère et triomphante de tout ce qui a été, est et sera ? « J’ai été eau, j’ai été écume, j’ai été éponge dans le feu, j’ai été arbre au bois mystérieux » (Taliesin)
Le mal, c’est de nous croire limités. La vie qui sourd en nous est une flamme jaillissant d’un feu innombrable.
(Journal, octobre 1996)

 

 

Femme aux oiseaux

 

 

 

 

 

 

 

 

                                            

 

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