Objets volants
Sur une carte de visite réservée à famille et amis, Nicolas se qualifiait de « fabriquant de cerf-volants ».Les machines volantes qu’il a dessinées auraient aussi pu être classées sous la rubrique « Ciel et terre ».Tel doit bien être leur sens : marquer le lien entre monde terrestre et monde céleste et l’aspiration des terriens vers le ciel. En voici quelques exemplaires :
Dans le Pays de Joie, la pesanteur n’existe pas Tout est léger, aérien et fluide à la fois Une sorte de lac qui est en même temps un ciel Les poissons du désir y voisinent avec les cerf-volants de l’imagination Une incroyable concorde règne, grâce à une lumière éblouissante qui lie entre eux les êtres de ce royaume, qui les embrasse avec prodigalité, dans le libre jeu, le libre déploiement de son amour infini Elle émane d’un soleil situé au centre du Pays, et dont l’éclat est d’une évidence (ou d’une vérité) poignante, ineffable.
(L’Aile pourpre, p.57)