Poèmes
« …cette haute demeure de ceux qui chercheront les choses qui ne meurent… » (P. de La Tour du Pin).
La poésie n’est-elle pas cette demeure, mais une demeure mouvante, un véhicule ? Car il faut prendre garde à ce qu’elle soit suffisamment perméable aux vents de l’Incertitude.
Journal 12 août 1996
La poésie est la chance pour l’humanité de retrouver son identité
Volière nous
Hirondellise moi
roitelise mes sens
entourterelle moi
dans le creux de tes bras.
Désemparace moi
encolombes mes rêves
enfauvette toi
dans le nid de mes doigts.
Enflammanrosons nous
surpassereausons nous
et dégraitte-ons ouvert
la volière nous deux.
Oiseau
Oiseau,
tu portes l’air
et le chant de l’espace.
Ton signe d’ailes et de danse
écrit le poème du vent.
Oiseau,
tu te ris des limites,
élèves le sang
jusqu’au bleu du pouvoir
d’exister.
Oiseau,
nomade du vent
prince des courants
dont l’azur est royaume
et la brise palais,
dis nous la chanson vive
que fredonne la terre
apprends nous à comprendre
le verbe libérer.
Oiseau,
hiéroglyphe du vent
au livre de l’azur
ne cesse de tracer
sur le bleu de la page
le message « espérer ».
Poème de pierre
Poème de pierre
au désir nu de granit rose,
au désir nu de rumeur bleue,
au désir pur d’être saisi
par une vague qui danse,
par la houle qui féconde
une aile à recevoir
sa frondaisons d’écume.
Devenir chair de vent et d’eau
palpitation de houle
tumulte de rires, cris.
Valser n’étant que pierre,
chanter n’étant qu’inerte galet
d’un rêve exacerbé
mais vivre, vivre, vivre
au-delà des racines immobiles,
par de là les marées montantes de ma fièvre.