Textes spirituels

 Nicolas Dieterlé, La pierre et l’oiseau, Journal spirituel 1994-2000, Labor et Fides, 2003 est un recueil de textes spirituels qui reprend la quasi intégralité des Carnets spirituels de Nicolas écrits entre 1997 et 2000 et quelques morceaux choisis de ses journaux des années 1994 à 1996.
Dans cette rubrique Textes spirituels du site nous ne reprenons pas, sauf exceptions, des textes publiés dans La pierre et l’oiseau.
Nous proposons essentiellement des fragments inédits des journaux ou autres textes de Nicolas en indiquant toujours leur source.
Pour les introduire, voici de courts extraits de la préface de Michel Cornuz au Journal spirituel paru chez Labor et Fides :

« Errer est le privilège de l’homme, et sa limite. Demeurer est le privilège de la divinité et sa gloire. Il nous faut passer de l’errance à la demeure, il nous faut devenir divins »  (Journal, 16 septembre 1996)
Il y a dans les écrits de Nicolas D. une dynamique spirituelle, un chemin de libération, un « passage » de l’errance à la demeure, à la maison, au repos. autant de métaphores pour dire la stabilité intérieure, la paix au-delà des tourments, le « soleil de la joie qui perce l’enveloppe noire de l’angoisse » (Carnets, 1er mars 1999). Nicolas fait l’expérience de ces moments intenses d’harmonie et de plénitude, il éprouve au plus intime la fulgurance de l’accord avec le monde, de la communion… ce sont notamment ces instants où il perçoit à travers la beauté du monde comme un visage de grâce qui s’adresse à lui.
…C’est dans la mort que Nicolas a trouvé la paix et la libération qu’il ne cessait de pressentir au coeur de sa vie spirituelle. Son journal spirituel laisse voir ses traversées de la nuit opaque de l’angoisse, mais on aurait tort de le lire comme un témoignage sur la dépression.
…Nicolas a su transfigurer ses blessures et sa souffrance par son écriture poétique.
…Sa parole peut nous rejoindre au plus intime et nous exhorte, si nous la laissons résonner et germer en nous, à partir en quête de notre « Visage ».

Un commentaire sur “Textes spirituels”

  1. Sarah dit :

    Le visage du trouvère

    Il se balladait dans la nature
    Il était si anxieux, on lui avait volé ses poèmes pendant son chemin
    Il inventait des chansons pour s’en souvenir
    Il était nu absolument désemparé sans son visage
    Son âme et ses yeux pour pleurer
    Il était incapable de voir les choses, les gens,
    De discerner le noir du blanc
    Idiot comme une femelle animale
    Son visage, son visage lui manquait et manquait à son âme arrêtée
    Il s’est regardé dans la glace d’un étang
    Incapable de pleurer Il s’est rendu dans des villages, on l’a assommé
    De questions sur son art, sur ses origines, sa ville d’origine,
    Il a tellement parlé et regretté ses poèmes
    Tellement poussé la chansonnette
    Tellement bu et tellement mangé
    Qu’il a vu autre chose briller
    Qu’il a découvert cette chose les yeux fermés
    Cette chose c’est que rien ne sert de se taire
    Et que bavarder, donner et prendre, prendre et donner,
    Sans se poser de questions, que parler soignait du passé
    Et que ses amis dans ses voyages étaient ce qu’il désirait de tout son sang
    De toute son humanité et de tout son amour à offrir
    A donner à ceux et celles qui le méritent sans trier
    Il a tellement parlé de ses poèmes perdus qu’il n’a plus rien perdu
    Parler l’a rendu à son unicité
    Et son visage l’a retrouvé plus vivant et en a été bouleversé,
    Changé et même métamorphosé, à la façon d’un auto-portrait
    Chamboulé par un peintre qui avait découvert son chemin et en avait
    Enfin fait le portrait : l’homme au regard retrouvé.