Les fleurs sont des yeux étoilés qui se penchent sur l’abîme de leur être, pour y voir.
Le parfum du lilas et celui de la glycine : ces deux odeurs sont, dans mon souvenir,
comme emmanchées l’une dans l’autre ; tout près fleurissaient les hautes hampes bleues
des iris qui répondaient, comme en un écho, au bleu des montagnes distantes,
un bleu de plus en plus ténu et transparent à mesure que celles-ci reculaient dans le lointain
Qui n’a pas croisé, par un tiède soir de printemps, la glycine répandant,
de ses orifices drapés de soie, des effluves qui élèvent l’âme,
celui-là ne sait pas qui il est et quelle est sa destination
Le ruissellement des sons printaniers dans l’allée vêtue de glycines
Les feuilles des arbres, qui viennent de sortir de leur gangue étroite, étouffante,
sont semblables à de jeunes mains ardentes, mais si vulnérables
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