(presque) une journée de printemps

Aujourd’hui fut (presque) une journée de printemps.

Comme d’habitude, je me suis assis au bord du fleuve et je l’ai regardé qui roulait ses muscles, à la façon d’un animal. Près de moi, des feuilles survivantes pendaient aux branches d’un arbre. Un vent espiègle les faisait sauter et rouler sur elles-mêmes, comme des petites filles joyeuses, claquant des mains, levant les jambes. Plus haut dans l’arbre, des oiseaux s’égosillaient. Le soleil brillait. Le ciel avait cette minceur sèche propre à l’hiver, mais c’était néanmoins une sorte de printemps qui visitait le monde, inexplicablement. Une fluidification timide, mais  sensible, des choses s’opérait. Comme j’aime ces trêves qui semblent imméritées… La grâce, n’est-ce pas cela : un don, une visitation lumineuse, qui nous est accordée alors même que nous entretenions en nous (au moins apparemment) la plus froide, la plus hivernale, des dénégations ?

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