Poème inédit

le cerf invisible,
grand, panaché de merveilles,
circule en moi parmi les ronces,
les broussailles, les baies vénéneuses,
et jamais son pas ne s’altère,
son flamboiement ne s’use,
ses bois ne pâlissent,
malgré l’obscur voisinage

il cherche la biche errante
au pelage d’yeux et de soie
que les arbres dissimulent
à son regard inquisiteur

si la biche se cache, c’est par désir
de retrouvailles plus profondes
parmi l’éclat des  joyaux du temps
épris de l’éternité

elle saute de taillis en taillis,
de monde en monde,
suivie d’une brume de pluie,
attirant le cerf qui, pour elle,
pour mieux la reconnaître,
se transforme insensiblement
de poursuivant en amant

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