06.07.2010
Ce texte trouvé dans des feuillets avec pour titre « Notes sans date » a été repris, modifié, complété de plusieurs
manières dans des fichiers de Nicolas Dieterlé
Nous sommes les Eléments : ciel, terre, mer, feu du soleil. Nous existons au sein des choses les plus infimes :
feuilles mortes, gouttes d’eau sur une vitre, châtaignes mouillées de rosée, pousses d’herbe entre les pavés…
et les plus démesurées : nuages longs comme des continents, montagnes éruptives, glaciers, soleils levants et cascades… A la fois puissants et subtils, c’est nous qui sommes la bouche de la divinité enclose en tout
et retirée loin de tout. Dans le crépitement de la pluie qui tombe, nous parlons d’elle ; dans le bruissement surtout des arbres au vent, nous sommes pleins de sa voix confondante, et le passant, la tête tournée vers nos cimes éloquentes, s’exalte à entendre, de tout son être, cette brusque parole…
Quant au poète, il lui fut donné de s’égarer un jour jusqu’à un bois brûlé des flammes de l’automne. C’est là qu’il a vu, cachée frémissante derrière les tentures subtiles des feuilles délivrées, le visage d’arc-en-ciel de notre sœur, la Beauté